Onigiri Salami
Messages : 1337 Date d'inscription : 12/05/2011 Age : 29 Localisation : Bordeaux.
| Sujet: Les mots d'un Onigiri. Dim 9 Mar 2014 - 12:36 | |
| Parce qu'Oni, c'est avant tout des amas de textes sans queue ni tête, des tonnes de fictions à l'eau de roses, des milliers de romans inachevés.Un avant goût...[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]- L'Invisible:
Ton large dos, tes épaules droites, ta chevelure ébène, Je te vois, je t'observe, je t'admire, Mais je ne quitte l'ombre, Si proche de toi, et pourtant si loin, Un monde nous sépare. Je te vois, je t'observe, je t'admire,
Lâche. Pathétique. Invisible. Voici une nouvelle qui s'avère être le premier chapitre de mon Roman. - L'Appel:
Le vent chaud fouettait mon visage, tandis que j'inspirais lentement, je pouvais sentir les fines gouttes salées projetées contre la falaise par les vagues aux couleurs mauves. J'ouvris les yeux, fixant le ciel sombre et ses étoiles lointaines, elles étaient encore là, les sœurs qui selon la légende, veillaient sur chacun d'entre nous. Une force invisible me vola la larme qui avait commencé sa descente sur ma joue, elle attrapa la seconde. L'être invisible me serrait fort contre lui, il était aussi chaud que l'air mais d'une chaleur différente, nous n'avions en-core jamais été si en contact. Je me laissai aller, je voulais juste oublier la vie insignifiante qu'était la mienne, ne plus me souvenir, faire disparaître la douleur. Lorsque j'ouvris à nouveau les yeux, j'étais allongée sur l'herbe sèche et l'invisible avait déjà disparut. L'impo-sante lumière avait repris le dessus dans le ciel et les lunes ne brillaient plus, je me levai à regret et retrouvai le chemin sableux. En voyant la cité à l'horizon, j'accélérai mes pas, il était tard et ça n'allais m'apporter que des ennuis. Ma tante possédait l'épicerie ensorcelée qui approvisionnait tout les magiciens de la région et elle n'aimait pas que l'on chamboule sa vie, hors arriver en retard ne faisait pas parti de son planning et même la mort de son beau-frère ne la rendrait pas plus flexible. A mon arrivée, elle me fusilla du regard avec ses yeux bleus ciels dignes d'une fée. - Henneä, le soleil n'était pas assez gros pour t'indiquer l'ouverture de la boutique !, pesta-t-elle. Je m'excusai silencieusement et me précipitai à l'arrière de la boutique. - et par pitié arrange moi ces choses qui poussent sur ton crâne, ajouta-t-elle lorsque je passai devant elle. Dans les contes pour enfants, toutes les fées étaient de gentilles petites choses qui aidaient les personnages prin-cipaux mais la réalité était aussi différente, à croire que celles des livres n'étaient pas de notre monde. Ma tante était la parfaite féérie, née dans une riche famille à la réputation d'or, aux ailes majestueuses et rosées qui plus est, elle avait un don exceptionnel avec la magie. Certes, toutes les fées utilisaient la magie mais certaines, peu nombreuses soient-elles la maitrisait mieux que n'importe qui sans aucun effort. Et puis, elle était typiquement arrogante, regardant les autres créatures de haut, si méprisante et sans aucune compassion. En entrant dans la réserve je m'arrêtai donc un instant pour peigner mes cheveux couleurs nuits qui me tombaient sur les hanches, je les attachai alors en une simple tresse, mes yeux bleus étaient gonflés mais ça n'avait pas d'importance puisque j'allais passer ma journée dans cette cave. Farfouillant en faisant l'inventaire habituel, un travail sans aucun intérêt sinon celui de m'occuper par obligation, on avait prié ma tante de me trouver un job pour l'été. Je plongeai mon bras pâles dans un carton au fin fond de la réserve et en ressortis une petite boite en forme de cœur. De couleur sombre aux bordures d'orées, elle semblait avoir été oublié depuis plusieurs années et n'avait rien à faire ici, je l'ouvris. Une simple photographie avait été oublié dedans, la touffe bleue de ma mère prenait une bonne partie de l'image, je sourie. Son visage océan rayonnait et ses fines lèvres s'étiraient joyeusement, ses yeux bleus brillaient, elle tenait dans ses bras l'homme que la veille j'avais retrouvé étendu sur sol dans le salon. Lui, avait les cheveux fins et noirs et la peau encore plus pâle que la mienne, il la couvait des yeux avec un sourire timide. Les larmes me reprirent, je n'avais pas connu ma mère et voilà que mon père venait de décéder, me laissant seul dans une famille qui ne m'acceptait pas. Ils avaient l'air si heureux sur cette photographie, une époque où ils s'aimaient secrètement, un passé dans lequel personne n'avait encore découvert leur liaison, une fée et un sorcier c'était impensable... - Henneä, bon dieu es-tu sourde !, s'exclama ma tante sur le seuil de la porte. Je passai rapidement mon bras sur mes larmes et me relevai, laissant la boite à terre. - pardon, tu as besoin de quelque chose ?, demandai-je. Elle soupira. - trouve une fiole de la Fontaine et apporte-la en haut, reprit-elle. Dépêche-toi ! Et elle disparut à nouveau dans les escaliers. Après un soupire, je m'approchais de l'imposante armoire où sur une étagère j'avais rangé les dîtes fioles, en attrapant une je jetai un regard au miroir et une fois satisfaite de mon reflet, je sortis de là. Arrivée en haut des marches j'entendis ma tante rire, ce qui était plutôt inhabituel, j'entrai donc surprise dans la boutique, un homme me tournait le dos et semblait tenir sa main, la fée reprit son sérieux en m'apercevant. - te voilà enfin, râla-t-elle. Tu as la fiole ? J'acquiesçai et m'approchai pour la lui donner. L'inconnu était grand et brun, il avait des yeux émeraudes j'en déduisis que c'était un sorcier. Il ne devait pas être plus vieux que moi et c'était étonnant qu'il ne soit pas accom-pagné par son maître. Il me sourit comme si nous nous connaissions avant de plonger son regard dans le mien. Je détournai aussitôt mes yeux de son visage et regardai le planché, il avait besoin d'un coup de balais... - avez-vous besoin d'autre chose ?, demanda ma tante. - peut-être bien, répondit-il. Il se tourna brusquement vers elle et lui glissa un grand sourire, il se rapprocha d'elle et lui murmura quelque chose à l'oreille. Elle s'assombrit, comme lorsque je faisais une bêtise et qu'elle entrait dans une colère noire c'était généralement un peu plus tard que mon père apparaissait de nul par pour me protéger et la remettre à sa place. Mais il ne viendrait pas, il ne le pouvait plus... La fée, roula des yeux, soupira et rendit un faible sourire au sorcier. - qui t'envois ?, reprit-elle. - Eragan le sorcier aux mains de feues, annonça-t-il fièrement. - ce vieux Eragan..., murmura-t-elle. Henneä ? Je relevai la tête surprise et la regardai sans réagir. - hé bien petite sotte, tu as perdu ta langue ?, grinça-t-elle. Conduis-le chez ton père où tu prendras quelques affaires puis quittez la ville tout les deux. Je la fixai, sans bouger, j'hallucinai ou bien je m'étais endormie dans la réserve... - quelle empoté !, s'exclama-t-elle. Sorcier, attend-la dehors. Sans un mot, il quitta l'épicerie emportant sa fiole. Ma tante s'approcha de moi, prit mon poigné et me fit m'as-seoir, elle sortit ensuite de sa poche une chaine d'or auquel était attaché un pendentif représentant notre planète rendue mauve par les océans. - ceci est un présent de ton père à ta mère, il l'a récupéré à sa mort et voulait que tu le récupères s'il lui arrivait malheur, commença-t-elle. Elle me le mit dans la main et la referma. - il te sera utile, reprit-elle doucement. Je n'aimais pas ton père, mais j'ai toujours respecté les choix de ma sœur même si ça ne se voit pas. Je n'ai pas le temps de tout te dire, mais je lui ai promis de prendre soin de toi, ce que je n'avais pas à faire avant que ton père ne meurt hier. Et de toute façon, je ne peux pas te protéger il est trop tard maintenant, suis ce sorcier il t'amènera à ta destiné. Elle n'avait jamais été aussi douce avec moi, et ça ne m'annonçait rien de bon. - pourquoi ?, demandai-je enfin. - tu le lui demanderas, fais attention à toi. Et sache que tu es ma nièce et je ne le montre pas mais tu comptes pour moi, maintenant va-t-en, m'ordonna-t-elle. Elle s'était déjà levée et me poussait vers la sortie puis ferma la porte derrière moi, me laissant avec l'inconnu. Encore une fois, il sourit et sans un mot nous parcourûmes les ruelles qui menées à la petite maisonnette aux briques rouges. Il resta à l'extérieur tandis que j'allais dans ma chambre pour récupérer quelques affaires. J'attrapai avant tout mon sac de voyage puis ouvrai l'armoire lorsque je sentis sur mon bras nu un souffle chaud qui ne m'était pas inconnu. - tu es là, murmurai-je. Tu n'as pas perdu une miette des évènements n'est-ce pas ? Me suivras-tu... Il posa sa main invisible sur ma hanche, j'avais la certitude qu'il était un être semblable à ma race, je sentais ses doigts sur mon t-shirt, il les retira. - jusqu'au bout du monde..., répondit-il faiblement. La seconde d'après, l'air s'était rafraichit, il était parti, me dis-je. Me concentrant sur ma recherche, j'attrapais une tenue ainsi qu'une brosse à cheveux, lorsque j'aperçus le sorcier appuyé contre le battant de la porte. - tu n'as pas besoin de grand-chose, commença-t-il. Nous pourrons acheter ce qu'il te manque en chemin. Et il disparut dans les escaliers, moi sur ses talons. Toujours sans un mot, nous quittâmes la ville. Il marchait d'un pas rapide que je n'avais pas de mal à suivre, je n'osai pas poser les miles questions qui raisonnaient en moi jusqu'à ce qu'il se décide enfin à parler. - je m'appelle Owen, dit-il. - Henneä, répondis-je. Où allons-nous ? - je n'en ai aucune idée à vrai dire, avoua-t-il. Je m'arrêtai, je suivais un inconnu qui ne savait même pas où nous allions, ça n'avait aucun sens et il se mit à rire. - je ne sais pas où nous allons, mais je sais comment nous y rendre, poursuivit-il. - et pourquoi allons-nous là-bas ?, demandai-je. - tu n'entends pas l'appel ?, répondit-il. - oh, ce fameux appel, je ne l'ai jamais entendu, avouai-je. Il se mit à sourire et m'invita à continuer de marcher. - ton côté féerique bloque donc l'appel..., intéressant, murmura-t-il. Donc, tu n'as jamais participé au festival de l'appel ? - je ne suis pas la bienvenue aux rassemblements des sorciers, soupirai-je. Il n'enchaina pas et nous poursuivîmes en silence. L'appel, mon père m'en avait parlé lorsqu'il avait commencé mon apprentissage de la sorcellerie, chaque saison les sorciers percevaient un appel qui les conduisait dans un lieu pour un festival. Je ne savais pas vraiment de quoi il s'agissait, une sorte de grande fête, une réunion de famille. Famille dont je ne faisais pas partie à cause de mon moi fée qui ne plaisait pas aux sorciers. - pourquoi as-tu demandé que je t'accompagne ?, repris-je. - tu es une sorcière, même si les nôtres te rejettent, certains sont convaincus que tu n'es pas tellement différente et nous tenons à te faire participer, dit-il. - tu le fais sous ordre de ton maître, n'est-ce pas ?, supposai-je. - je ne suis plus un apprenti, protesta-t-il. Et je le fais parce que je suis intrigué, comment un être peut-il être sorcier et fée en même temps ?! - pas de maître ?, je pensais que nous avions le même âge... - j'ai un an de plus, mais je suis un de ces génies qui apprennent vite et n'ont plus besoin de maître avant la majorité, se venta-t-il. Il avait donc dix-neuf ans, j'avais vu ça dans un livre, des petits prodiges comme chez les fées. - d'ailleurs, tu es une fée, mais tu n'as pas d'ailes ?, me questionna-t-il. - si, mais la sorcellerie me permet de les rendre invisibles, avouai-je. - pourquoi les cacher ?, continua-t-il. - les êtres ne font pas attention à la couleur de mes yeux, en voyant mes cheveux foncés ils pensent que je suis sorcière, si je me balade avec ces ailes bleues ils me regardent comme si j'étais un monstre, répliquai-je. Il ne répondit pas, se contentant de sourire d'un air penseur. L'après-midi était bien entamé lorsque nous avions quitté la ville et le soleil ne tarda pas à disparaître à l'horizon tandis que les sœurs lunaires reprenaient le contrôle du ciel. Et lorsqu'elles furent les seules à éclairer la route, nous atteignîmes un petit village où nous descendîmes à l'auberge. Nous nous séparâmes dans nos chambres jusqu'au diner où je rejoignis la salle commune, le festin avait déjà commencé et une créature animé le repas, je trouvai Owen assit dans un coin et feuilletant un grimoire. Nous discutâmes que très peu avant qu'il ne reparte à l'étage, et je ne mis pas longtemps à retrouver ma chambre. Au fin fond de ce lit misérable au matelas trop dur, alors que je fermai les yeux, le corps inerte de mon père apparut dans le noir. Allongé sur le parquet brun, immobile et plus blanc que jamais, je ne découvrais que sa chair, son esprit avait déjà rejoint l'au-delà. C'était un rêve, un souvenir, j'avais mal mais je le savais déjà, c'était une fatalité, mon protecteur n'était plus à mes côtés. Sentant une main chaude sur ma joue, j'ouvris les yeux en sursaut, la pièce semblait vide. J'avais pleuré pendant mon sommeil et l'oreiller était humide, dans le noir je percevais la chaleur de l'être invisible. - tu m'as vraiment suivi, constatai-je. Je supposai qu'il s'était assis sur le matelas car celui si s'enfonça un peu, je regardai donc dans cette direction. - me diras-tu un jour qui tu es ?, demandai-je. Il ne répondit pas, et je reposai ma tête sur l'oreiller puis fermai les yeux. L'invisible resterait à mes côtés jusqu'à ce qu'il soit sûr que je dorme, il avait cette habitude quand je n'allais pas bien... Je ne savais pas grand-chose de lui, il était apparut un jour, huit saisons plutôt, alors que je m'étais éloignée de la ville pour contempler l'océan mauve, il ne disait pas grand-chose, juste l'essentiel. Ce soir-là, je pensai qu'il devait être sorcier ou peut-être fée, un être au pouvoir qui lui permettait de devenir invisible, ou bien c'était un être invisible par nature même si je n'étais pas sûr que cette espèce existe. Il pouvait aussi bien être un esprit, une âme errante mais il dégageait une chaleur réconfortante et les esprits ne pouvait toucher les êtres. Je ne connaissais pas non plus son nom, je n'avais aucune information sur lui, il était juste là, une présente réconfortante à laquelle je m'étais attachée sans m'en apercevoir, il faisait parti de ma vie. Le lendemain lorsque je rejoignis Owen devant l'auberge, il discutait avec un sorcier blond, portant un long man-teau sombre, en me voyant sortir, il interrompit sa conversation et le laissa plus loin pour s'approcher de moi. - bien dormi ?, demanda-t-il. - qui est-ce ?, l'ignorai-je. - un sorcier de lumière qui fait route vers l'appel, m'expliqua-t-il. Il demande s'il peut se joindre à nous. Nous allons dans la même direction, j'ai donc accepté. Il était donc du genre à prendre des décisions tout seul, serte j'avais l'impression de le suivre bêtement depuis hier et je n'avais peut-être pas mon mot à dire lorsqu'il invitait quelqu'un à poursuivre notre voyage mais j'appréciai prendre par aux événements. Néanmoins je ne montrais pas ma contrariété et me contentai de changer la couleur de mes pupilles, ce qu'il remarqua aussitôt. - pourquoi les rendre verts ?, m'interpella-t-il. - s'il doit voyager avec nous, il remarquera qu'ils sont bleus, dis-je. Et puis, c'est une habitude en présence d'autres sorciers. - tu ne l'as pas fait avec moi, constata-t-il. - tu savais déjà qui je suis, répliquai-je. Il n'insista pas et alla me présenter au dénommé Ayden, nous nous mîmes ensuite en route. Les deux sorciers marchèrent devant tandis que je trainais un peu et en silence. Je repensai à mon ami invisible, me demandant s'il était là en ce moment, marchant à mes côtés où s'il poursuivait sa vie quelque part dans ce vaste monde. J'y avais songé en pleine nuit, et s'il était un sorcier capable de projeter son esprit hors de son corps pour une courte durée, je ne me souvenais pas si une telle projection permettait à son créateur de toucher à travers l'esprit. J'avais deux sorciers devant moi à qui poser la question, mais je ne voulais pas qu'ils me demandent pourquoi. Distraite et pensive, je ne vus pas qu'Owen c'était arrêté et lui rentrai dedans. - oups, lâchai-je surprise. - vous rêvez mademoiselle, plaisanta-t-il. - il y a un problème ?, renchéris-je tout en ignorant sa remarque une nouvelle fois. - je te posai une question, soupira-t-il. Muette, j'attendis qu'il poursuive. - Ayden m'a fait remarquer quelque chose, commença-t-il. - tu n'as plus de maître, quand est-il de ta formation ?, intervint le blond en question. - je... je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir, avouai-je. Mais comment savez-vous que... - Owen m'a dit que ton professeur était décédé juste avant l'appel et comme vous vous êtes rencontrés peu après, il t'a proposé de t'emmener, une apprentie parcourant le monde seule n'est pas prudent, dit-il. J'étais reconnaissante envers lui de n'avoir pas dit la vérité au sorcier de lumière. - je peux prendre ton apprentissage en charge jusqu'à ce que je te ramène à ta tante, reprit le brun. Il attrapa mon poignet et prononça les mots. - ici et là, jusqu'à ce que je réponde à ma promesse, j'apprendrai à l'apprenti mon savoir. - ici et là, jusqu'à ce que je réponde à ma promesse, j'apprendrai de mon maître son savoir, répondis-je. Il y eut un éclair rouge puis la marque traditionnelle liant le maître et son apprenti apparut à nos poignés. Con-trairement à la feuille verte dans le livre que mon père avait créé, celle-là représentait une flamme dans un livre, le signe changé suivant la spécialité du professeur. - bien maintenant mangeons !, s'exclama Ayden. Il quitta la route de pierre et fit quelques pas dans l'herbe avant d'étendre ses bras, il ferma les yeux et murmura quelque chose, une table apparue. Après le déjeuner, nous reprîmes notre chemin. Cette fois le sorcier blond tenta de converser avec moi, étant peu bavarde et très peu habitué à ce que l'on me parle, je ne répondais à ses questions qu'avec quelques mots. - d'ailleurs !, s'exclama-t-il. On pourrait y aller à cheval, nous sommes sorciers après tout ! - je ne pense pas qu'Henneä est un cheval à faire apparaître, et je n'en ai qu'un, intervint Owen. - moi de même, elle peut monter derrière toi, insista-t-il. Le sorcier aux cheveux bruns sembla embêté. - j'ai été élevé chez les nobles, une monture là-bas est beaucoup trop voyante, avoua-t-il. Ayden ne répondit pas et il se remit à marcher. - un esprit projeté peut-il toucher les choses ?, demandai-je soudainement. Cette question me trottait dans la tête depuis le matin. - aucune idée, je n'ai jamais essayé, répondit le blond. Mais le géni ici présent en a peut-être une idée ? - pourquoi cette question ?, répliqua-t-il. Je rougis, je n'aimais pas mentir, mais je ne voulais pas lui dire la vérité. - mon père me l'a posé lors de notre dernière leçon, mentis-je. - cela dépend de la puissance du sorcier, reprit-il. Donc, l'invisible s'il était sorcier, possédait un pouvoir conséquent. Je ne dis rien de plus, peut-être qu'il me dirait la vérité un jour et la curiosité était un vilain défaut... En fin d'après-midi et en pleine campagne nous nous arrêtâmes. Le sorcier de lumière au grand appétit anima le repas puis Owen m'enseigna un sors et m'envoya l'exercer plus loin sous le coucher du soleil. Après trois tentatives lamentables pour envoyer une boule de feu éclatée dans le ciel, je commençai à pester comme ma tante le faisait si bien. Je n'étais pas patiente ni d'humeur à me concentrer, et la fatigue n'aidait pas et je venais de rager en projetant une Aura ténébreuse autour de moi quand je sentis ce vent chaud. Il me calma, il avait raison dans ce silence, je m'entrainai à la magie sorcière et mes pouvoirs de fées n'avaient rien à faire là. Le moins motivé possible, je me plaçai, prête à une quatrième tentative, et cette main invisible redressa la mienne. - concentre-toi, murmura-t-il au creux de mon oreille. Je grognai et il me tapa l'épaule. - je rêve !, m'écriai-je. Plus loin, je vis Ayden lever la tête dans ma direction, lui accordant un sourire innocent je repris ma tâche. - donc tu es sorcier, dis-je en me redressant. J'avais complètement abandonné mon sors et il s'échappa furtivement dans les airs en explosant mollement, c'était presque ça que m'avait montré Owen. Je crus qu'il avait disparut mais il replaça ma mèche derrière mon oreille. - tu veux vraiment savoir qui je suis ?, demanda-t-il. - non, ça m'éclate de me faire poursuivre par un mec invisible, ironisai-je. J'ai toujours voulu le savoir. Il rit, c'était toujours étrange de l'entendre rire sans le voir mais j'aimais ça. - j'en ai marre d'imaginer à quoi tu peux ressembler, insistai-je. - je ressemble à un sorcier, je suis un sorcier, reprit-il. - j'avais deviné, grimaçai-je. Si tu n'as pas l'intention de te montrer aujourd'hui, va-t-en, je suis vexée. - tu m'as déjà vu aujourd'hui, répondit-il. Et il disparut, le vent chaud s'était évaporé. Je regardai Ayden, il s'était approché d'Owen et ils discutaient en-semble. Je l'avais déjà vu ?, répétai-je silencieusement. L'un des deux était mon invisible... Je me réveillai en pleine nuit, sortant de la tente, je découvris Owen autour du feu, jouant avec les braises oran-gées. Je m'assis en silence en face de lui avant de remarquer que mes joues étaient humides, j'avais encore pleuré dans mon sommeil, passant une main dessus pour faire disparaître toutes traces, je remarquai qu'il n'avait pas quitté les flammes du regard. - je t'ai réveillé ?, demanda-t-il. - non. Il faisait chaud, une chaleur que je connaissais et qui ne provenait pas du brasier. - que fais-tu ?, repris-je. - je réfléchis. - quelque chose ne va pas ?, continuai-je. - demain, nous atteindrons la fin de notre voyage, commença-t-il. Je me demande si c'était une bonne idée de t'entrainer jusque là, tu viens de perdre ton père. - j'ai fait mon deuil, affirmai-je. Ce fût sans doute le plus parfait mensonge que je dis mais il ne s'y fia pas. - balivernes, dit-il en me regardant droit dans les yeux. Te sens-tu prêtes à affronter ces sorciers têtus ? - s'il est là, oui. Il sembla comprendre, et se mit à sourire. - il ?, reprit-il. - mon ami imaginaire invisible, ajoutai-je. Il est timide, il ne veut pas se montrer. Il éclata de rire, un rire que j'aimais entendre mais je fis mine de ne pas comprendre sa réaction. - je suis sérieuse, déclarai-je. - je ne suis pas timide, et je ne suis pas non plus le fruit de ton imagination, répondit-il. Je suis bien trop excep-tionnel pour que ta petite tête m'ait inventé. - pardon ?, tu me sous-estimes là !, m'exclamai-je. Mon ami imaginaire, je le vois grand et brun, au regard éme-raude, je l'imagine souvent me couvant des yeux comme si j'étais une petite chose sans défense, mais il s'est que je ne suis pas comme ça. - vraiment ? - absolument, je pense qu'il est apparut la première fois lorsque les fées m'ont attaqué, continuai-je. Il était là, une présence réconfortante qui m'a poussé à me défendre. - tu savais que j'étais là ?, demanda-t-il étonné. J'acquiesçai, il fit le tour du feu et s'assit à côté de moi. - je t'avais croisé un peu plus tôt dans la journée et c'est en voulant te revoir que je suis tombé sur l'attaque, ex-pliqua-t-il. Owen me regardait avec ses grands yeux verts, comme je me l'étais si souvent imaginée, il avait ce sourire qui égayait son visage pâle. - n'empêche que j'ai une grande imagination et que j'aurai pu t'imaginer, soutins-je. Je n'avais pas envie de me rappeler de cet épisode, il dû le comprendre. - impossible, affirma-t-il. - si !, m'écriai-je. Tu es comme je l'imaginai donc j'aurai pu t'inventer. Pour toute réponse il m'attrapa par les épaules et me poussa dos à terre, il se mit au dessus de moi toujours en souriant malicieusement. - aurais-tu pu prévoir ça ?, demanda-t-il. - heu... peut-être pas..., murmurai-je. J'étais gênée, d'ordinaire personne ne m'approchait et encore moins un homme. Et puis, il m'observait comme si j'étais une proie, j'en avais la chair de poule. Il s'approcha tout près de mon oreille et me chuchota : - ceci est un avertissement, ne me provoque pas. Il s'écarta et m'aida à me relever, il se dirigea à l'opposer en silence et je ne pus m'empêcher de rajouter : - même pas peur. En quelques secondes sans rien n'avoir compris je me retrouvai dans ma tente, réalisant qu'Owen m'avait poussé violemment, il entra à son tour et saisit mon menton, m'obligeant à me relever à moitié. - tu devrais, répliqua-t-il. Et il posa ses lèvres contre les miennes, mon cœur s'emballa tandis que je sentis sa main tiède contre mon dos, il faisait chaud, beaucoup trop chaud, mes joues étaient en feu alors qu'il se détachait de moi essoufflé. Sans un mot, il sortit de là et me laissa seule. Après ça, je pus m'endormir facilement bien que l'invisible qui ne m'était plus inconnu ne soit pas à mes côtés. Le lendemain, le réveil aux aurores fût dur et nous marchâmes en silence pendant une bonne partie de la matinée durant laquelle je m'exerçais encore à lancer le sors de la veille. Jusqu'à ce qu'énervée je m'envole à trois mètres du sol et lance la boule de feu au pied des deux sorciers et c'est ainsi qu'Ayden apprit que je n'étais pas qu'une sorcière. Il ne sembla pas surpris et le prit bien, il fût le deuxième sorcier à ne pas me considérer comme un monstre et son attitude envers moi ne changea pas. Quant à Owen, nous n'eûmes pas l'occasion d'évoquer les évènements nocturnes et je n'avais pas l'intention de lui en parler s'il ne disait rien, j'étais encore sous le choc. Lorsque nous arrivâmes au point de rendez-vous, je vis plus de sorciers que je n'en avais jamais vu, la grande plaine était noire de monde et des sors étaient lancés de tous les côtés et Ayden nous quitta peu après notre arrivé pour rejoindre des amis. Je suivis donc Owen à travers la foule lorsqu'on l'interpela. C'était une femme grande et rousse qui lui souriait de toutes ses dents. - enfin !, s'exclama-t-elle. Mon prince, tu te fais désirer. - comment va mon père ?, l'ignora-t-il. - il ne tiendra pas la journée selon le maître des soins, dit-elle sans que son sourire ne faiblisse. - la cérémonie est à quelle heure ?, reprit-il. - d'ici cinq minutes, répondit-elle. Elle repartit aussi vite, et le brun se tourna vers moi. - tu es prêtes ? - je... suppose, balbutiai-je. - je serai à tes côtés, dit-il. Fais moi confiance et n'oublis pas ton médaillon. Il m'entraina une nouvelle fois à travers les sorciers, comment savait-il pour le pendentif ?, je n'eus pas l'occasion de lui demander. Lorsqu'il s'arrêta une ultime fois, nous montâmes sur une estrade et toute l'assemblée se tût. Un sorcier dégageant une puissance impressionnante prit la parole afin de souhaiter la bienvenue à tous, s'en suivit un discours. - maintenant chers amis, laissons la parole à l'héritier de notre bien aimé grand mage qui vint tout juste de s'éteindre pour rejoindre les sœurs de lunes, finit-il. Owen s'avança sous mes yeux stupéfiés, il prit la parole. Ainsi, il n'était pas un simple sorcier doué de génie, j'eus un pincement au cœur, pourquoi ne me l'avait-il pas dit... - une nouvelle aire commence, une aire dans laquelle sorciers et fées se réconcilieront, déclara-t-il. Il m'invita à le rejoindre, et voyant mon hésitation, il me servit son plus beau sourire auquel je ne pus résister bien qu'énerver par toutes ses cachotteries. - tous ici, connaissent l'existence d'une enfant née d'un sorcier et d'une fée, commença-t-il. Un murmure parcouru l'assemblé et je m'agrippai à son bras. - elle est parmi nous, et seriez-vous capable de la trouver ?, demanda-t-il. Elle a le pouvoir de se fondre dans la masse, elle a la sorcellerie dans ses veines, elle est des nôtres ! Il attendit que la foule se calme. - quant à son sang de fée, il nous donne un lien avec ce peuple, c'est une chance pour créer la paix entre nos deux camps, dit-il. Saisissons-la, oublions les faits du passé et construisons notre avenir ! Les sorciers semblèrent emballés et ils montrèrent leur satisfaction. - je vous présente Henneä, fille de Joshua le maître de la nature et de Helena fée des sources, reprit-il. Et il fit disparaître mes illusions dévoilant à tous mes yeux bleus et mes ailes légèrement rosées sous un étonne-ment général. L'héritier parla encore un moment pour rassurer son peuple avant que les festivités ne commencent vraiment et sans comprendre comment je le suivis dans la foule à nouveau jusqu'à retrouver la grande rousse. - mon prince, tu les as mis dans ta poche !, s'exclama-t-elle. - je m'attendais à pire, dit-il. - je suis Dame Laurine, et ravie de faire la connaissance d'une sang-mêlé, reprit-elle à mon intention. T'as vie va changer et ce dés maintenant. Et c'est ainsi que comme elle l'eut dit ma vie bascula, suivirent des aventures, des épreuves, des pertes, et des joies qui animèrent ma vie longtemps après ce début d'histoire. FIN.
Dernière édition par Onigiri Salami le Dim 16 Mar 2014 - 19:53, édité 1 fois | |
|